Le Maroc organisera trois événements footballistiques importants dans les trois années à venir : la CAN 2013 des U17, la Coupe du Monde des Clubs 2013 et 2014, la CAN 2015. Seulement, l’organisation du Mondial des clubs ne semble pas bénéficier de la faveur générale. Cet événement est considéré comme coûteux et intervient de surcroit dans une période de crise économique.
Mohamed Ouzzine, ministre de la Jeunesse et des sports, ne partage pas cet avis. Il considère qu’il s’agit d’un faux débat, car on est devant le fait accompli : l’engagement officiel de l’État marocain. Le budget alloué à cet événement est de 40 millions de dollars (320 millions de DH). Ce montant englobe les recettes de six sponsors (120 MDH), la billetterie (112 MDH) pour 400 000 spectateurs attendus, le merchandising (20 MDH). La quote-part de l’État sera en définitive 68 MDH.
Cet événement sera couvert par 120 chaînes de télévision à travers 300 reportages, ce qui devrait impacter indéniablement le secteur du tourisme. On estime que si chaque touriste dépense 800 dollars durant un séjour de 5 jours, la recette globale sera alors de 100 millions de dollars. La confrontation de ce chiffre avec la quote-part de l’État (68 MDH) atteste de la rentabilité certaine de l’événement. Ceci sans parler des effets d’entraînement sur d’autres secteurs d’activité économique, en plus de l’impact en termes d’image pour notre pays. Le ministre souligne que sa mission est de réussir cet événement, d’en tirer le maximum de profit pour le sport, pour l’image du pays et pour les infrastructures touristiques et hôtelières.
À la question de savoir pourquoi certains fustigent l’organisation de cet événement, il répond : «Franchement, je ne m’explique pas leur attitude, car quand on voit un responsable faire la promotion de ce Mondial des clubs à un certain moment et venir aujourd’hui avec un autre argument, je trouve cela comme une attitude schizophrène», a-t-il indiqué.
Force est de reconnaître que le Mondial des clubs reste un événement peu attrayant. La preuve en est que le Maroc a été candidat unique. Le ministre essaie d’argumenter : «Je ne discute pas la décision, je m’inscris dans la continuité, je ne peux renier l’engagement de l’État». Le ministre veut se concentrer sur le sujet, estimant que sa mission est justement de rendre ce projet profitable pour le pays. Certes, mais à notre avis il y a un hic.
Les prix des billets sont pour le moins surprenants (400 DH en moyenne) si on prend en considération le pouvoir d’achat dans notre pays. Ajouter à cela l’éloignement des stades de Marrakech et d’Agadir (lieux des rencontres) de l’épicentre du potentiel de spectateurs, situé dans l’axe El-Jadida-Kénitra. Mais M. Ouzzine est inébranlable. Pour lui, il s’agit d’une fête qui nécessite la mobilisation générale. La dimension patriotisme doit prévaloir sur les autres considérations. «Ce sera la première action du chantier du volontariat que nous venons justement de lancer dans notre pays et on doit la réussir», a-t-il conclu.
Le choix de la FIFA porte sur Agadir et Marrakech
Le Mondial des clubs accueille lors du mois de décembre de chaque année les Champions des six confédérations continentales ainsi que la meilleure équipe du Championnat de la nation hôte.
Seul candidat pour l’organisation des éditions de 2013 et de 2014, après le retrait de l’Afrique du Sud, de l’Iran et des Émirats arabes unis, le Maroc est le premier pays africain à abriter cet événement mondial d’envergure.
La FIFA a choisi les villes de Marrakech et d’Agadir pour abriter l’édition 2013.
Source: Brahim Oubel, lematin.ma